Sécu : un trou de mauvais gouffre



C'est énorme ! 48,6 milliards de francs : c'est le chiffre estimé du déficit du régime général de la Sécurité Social. Un chiffre d'autant plus énorme qu'il correspond à peu près au triple des prévisions du Premier Ministre en la matière. Un déficit colossal puisqu'il impose, par sa seule existence, la douloureuse conclusion qu'en 1997 le retour à l'équilibre des comptes, prévu par le Gouvernement, est impossible. Une addition gigantesque puisqu'elle a déjà bénéficié des mesures d'urgence du plan gouvernemental, sans lesquelles le déficit aurait friser les 80 milliards.

Qu'elle est la cause de ce déficit à l'ampleur si inattendue? Il semblerait que ce soit les multiples révisions à la baisse des perspectives de croissance majorées d'une stagnation des recettes en ces temps difficiles pour l'économie nationale. Au- delà de la recherche des causes de cette très mauvaise nouvelle, il faut s'attacher à savoir comment le Gouvernement va pouvoir combler ces déficits.

La solution la plus évidente, bien que la plus impopulaire, a d'ores et déjà été écarté par le secrétaire d'Etat à la Santé, Hervé Gaymard, puisqu'il a déclaré qu'il était "hors de question de créer une cotisation de plus pour financer la sécurité sociale". Une solution qui, il est vrai, aurait été difficilement applicable, au moment même, où le chef du Gouvernement annonçait une baisse des impôts. Plus improbable encore : une diminution du montant des remboursements. Reste, bien entendu, la voie du règlement direct du déficit par l'Etat. Seulement, à l'heure où le Gouvernement affirme sa volonté de trancher dans les déficits publiques, la manoeuvre devrait être complexe. D'autant plus, que le ministère des Finances a assuré être en mesure de limiter ces déficits publics à 4% du PIB.

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